vendredi 28 avril 2017

Il est bon de prétendre aller bien.

Aujourd'hui les réseaux sociaux sont les déversoirs technologiques de nos états d'âmes divers, qu'ils soient authentiques ou factices.
Et peut importe si la vie réelle ressemble dans les faits à un amoncellement de pierres en ruines, la pression sociale a développé une faculté spécifique: l'art journalistique à découper des séquences d’un seul lot, pour les présenter comme pièces maîtresses d’une nouvelle réalité créée de tous bords. Les réseaux sociaux regorgent de ces séquences désarticulées de vies, présentées comme de véritables moments d’exception. La feinte est bonne, et les impacts en « j’aime » et commentaires, nombreux. La masse a marché, et, le temps de la ruse, l’auteur s’est senti valorisé, apprécié. Il reproduira incessamment et autant que possible cet artifice afin de renouveler à chaque fois ce sentiment d’euphorie ponctuelle.


Parmi les premiers détracteurs de ce mode opératoire, on retrouve les partisans de la vie vraie et authentique, qui ne sont déjà pas les premiers fanatiques de cet étalage public de moments d’intimité, et surtout, qui tombent moins facilement dans le panneau.
A côté, l’on retrouve ceux dont les vies ressemblent aux mêmes ruines que les auteurs de ces arnaques d’images, mais qui eux, ne peuvent pour différentes raisons, afficher de côté sympathique ou amusant de leur existence.

Pour ma part, j’estime que s’il n’est pas très loyal de prétendre être ce que l’on est pas, de prétendre vivre ce que l’on ne vit pas dans la réalité, ou de prétendre posséder ce que l’on ne possède pas dans la vraie vie, il reste malgré tout un fond d’utilité à ces procédés. Car « faire comme si » est bien un des premiers langages que notre cerveau reçoit et décode comme une commande à exécuter. Cet organe aux formes étranges qui occupe notre crâne en effet, ne s’adresse à nous dans aucune langue parlée de la terre. Il s’exprime en effet uniquement en symboles, et n’en comprend donc que mieux, ceux que nous lui adressons.

Je me souviens de ces discours de Laurianne, cette formatrice en psychothérapie qui a éveillé mon appétit déjà latent mais vorace pour l’apprentissage du cerveau et pour le décodage de son fonctionnement. Elle expliquait globalement que c’est en utilisant les bons codes que le cerveau capte les bons messages et exécute les bons travaux. Et affirmait que « faire comme si », alors que dans la réalité rien ne le permettait, était la meilleure manière de faire en sorte à ce que cela se transforme en « pour de vrai ». Elle mit tant de force et de conviction dans ses propos que, en éponge absorbante de toute expérience de vie, j’avais hâte d’en faire moi-même l’étrange mais amusante expérience.

C’est ainsi qu’une fois, alors fraîchement au chômage, je me suis parée de mes vêtements les plus politiquement corrects, pour une simple visite amicale. A ces moments de nos vies où l’énergie est au plus bas, un simple « wow, tu es belle aujourd’hui dis donc ! » a la même puissance dynamisante que le message d’une personne aimée. Pendant toute la durée de la visite, qui a duré quelques heures, je me suis sentie belle, revigorée, importante, utile. Je pense qu’à ces moments là se déclenchent à notre insu, dans notre cerveau, des mécanismes qui nous échappent, mais qui sont bel et bien en action. C’est dans ce sentiment de puissance intérieure, que une heure plus tard, j’ai reçu un appel pour un entretien professionnel, que j’ai presque forcé à se tenir dans la même journée. C’est emprunte de cette énergie que j’ai passé l’entretien, avec la confiance des vainqueurs. Et forcément, lorsque l’on pense en vainqueur, on parle en vainqueur et on gagne en vainqueur. La semaine d’après, je repartais sur mon île-hôtel de luxe de 13 ha aux eaux émeraudes, pour une nouvelle période professionnelle avec de nouveaux dirigeants et de nouvelles conditions salariales. J’en parle ici, car c’est ma première expérience consciente de cet exercice, mais ma vie est cousue de ce type d’essais qui se sont tous transformés en victoires sur moi-même, sur ma situation et sur ma vie.

Et autour de moi, mes proches qui ont en fait l’expérience, avec ou sans moi, ont tous confirmé l’efficacité de ce phénomène étrange.

Je me suis demandée quelle différence il pouvait y avoir entre prétendre pour « épater la galerie » et prétendre afin de « devenir ». Les deux signifient-ils tricher ?  

Je pense que lorsque l’on prétend être, ou devenir, ou posséder quelque chose que nous ne sommes pas, que nous ne possédons pas dans la vie réelle, dans l’objectif de duper, de tromper ou dans tout objectif à fins petites, cela relève bien du subterfuge, du mensonge, de la tricherie. Et dans les faits réels, rien ne change. 
Mais lorsque l’exercice consiste à prétendre afin de vivre mieux, d’être mieux, de s’améliorer ou de se forcer à un certaine amélioration, à atteindre un certain niveau, lorsque l’objectif est bien lié à une élévation personnelle et interne, et non aux regards extérieurs, il s’agit d’un exercice profitable, enrichissant. Et dans les faits, il y a bien une élévation intérieure, une réalisation de soi.

C’est par ce procédé que malgré des diplômes et des profils apparemment incompatibles à certains postes ou fonctions, certaines personnes ont fini par y évoluer avec maîtrise, au même titre, voire parfois mieux, que d'autres personnes qualifiées pour le même poste.

Car si les causes du « faire comme si » sont différentes, les effets le sont aussi. ©


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