Aujourd'hui les réseaux sociaux sont
les déversoirs technologiques de nos états d'âmes divers, qu'ils soient
authentiques ou factices.
Et peut importe si la vie réelle
ressemble dans les faits à un amoncellement de pierres en ruines, la pression
sociale a développé une faculté spécifique: l'art journalistique à découper des
séquences d’un seul lot, pour les présenter comme pièces maîtresses d’une nouvelle
réalité créée de tous bords. Les réseaux sociaux regorgent de ces séquences
désarticulées de vies, présentées comme de véritables moments d’exception. La
feinte est bonne, et les impacts en « j’aime » et commentaires,
nombreux. La masse a marché, et, le temps de la ruse, l’auteur s’est senti
valorisé, apprécié. Il reproduira incessamment et autant que possible cet
artifice afin de renouveler à chaque fois ce sentiment d’euphorie ponctuelle.
Parmi les premiers détracteurs de ce
mode opératoire, on retrouve les partisans de la vie vraie et authentique, qui
ne sont déjà pas les premiers fanatiques de cet étalage public de moments
d’intimité, et surtout, qui tombent moins facilement dans le panneau.
A côté, l’on retrouve ceux dont les
vies ressemblent aux mêmes ruines que les auteurs de ces arnaques d’images,
mais qui eux, ne peuvent pour différentes raisons, afficher de côté sympathique
ou amusant de leur existence.
Pour ma part, j’estime que s’il n’est
pas très loyal de prétendre être ce que l’on est pas, de prétendre vivre ce que
l’on ne vit pas dans la réalité, ou de prétendre posséder ce que l’on ne
possède pas dans la vraie vie, il reste malgré tout un fond d’utilité à ces
procédés. Car « faire comme si » est bien un des premiers langages
que notre cerveau reçoit et décode comme une commande à exécuter. Cet organe
aux formes étranges qui occupe notre crâne en effet, ne s’adresse à nous
dans aucune langue parlée de la terre. Il s’exprime en effet uniquement en
symboles, et n’en comprend donc que mieux, ceux que nous lui adressons.
Je me souviens de ces discours de
Laurianne, cette formatrice en psychothérapie qui a éveillé mon appétit déjà
latent mais vorace pour l’apprentissage du cerveau et pour le décodage de son
fonctionnement. Elle expliquait globalement que c’est en utilisant les bons
codes que le cerveau capte les bons messages et exécute les bons travaux. Et
affirmait que « faire comme si », alors que dans la réalité rien ne
le permettait, était la meilleure manière de faire en sorte à ce que cela se
transforme en « pour de vrai ». Elle mit tant de force et de
conviction dans ses propos que, en éponge absorbante de toute expérience de
vie, j’avais hâte d’en faire moi-même l’étrange mais amusante expérience.
C’est ainsi qu’une fois, alors fraîchement au chômage, je me
suis parée de mes vêtements les plus politiquement corrects, pour une simple
visite amicale. A ces moments de nos vies où l’énergie est au plus bas, un
simple « wow, tu es belle aujourd’hui dis donc ! » a la même puissance
dynamisante que le message d’une personne aimée. Pendant toute la durée de la
visite, qui a duré quelques heures, je me suis sentie belle, revigorée,
importante, utile. Je pense qu’à ces moments là se déclenchent à notre insu,
dans notre cerveau, des mécanismes qui nous échappent, mais qui sont bel et
bien en action. C’est dans ce sentiment de puissance intérieure, que une heure
plus tard, j’ai reçu un appel pour un entretien professionnel, que j’ai presque
forcé à se tenir dans la même journée. C’est emprunte de cette énergie que j’ai
passé l’entretien, avec la confiance des vainqueurs. Et forcément, lorsque l’on
pense en vainqueur, on parle en vainqueur et on gagne en vainqueur. La semaine
d’après, je repartais sur mon île-hôtel de luxe de 13 ha aux eaux émeraudes, pour
une nouvelle période professionnelle avec de nouveaux dirigeants et de
nouvelles conditions salariales. J’en parle ici, car c’est ma première
expérience consciente de cet exercice, mais ma vie est cousue de ce type
d’essais qui se sont tous transformés en victoires sur moi-même, sur ma
situation et sur ma vie.
Et autour de moi, mes proches qui ont
en fait l’expérience, avec ou sans moi, ont tous confirmé l’efficacité de ce
phénomène étrange.
Je me suis demandée quelle différence
il pouvait y avoir entre prétendre pour « épater la galerie » et
prétendre afin de « devenir ». Les deux signifient-ils tricher ?
Je pense que lorsque l’on prétend
être, ou devenir, ou posséder quelque chose que nous ne sommes pas, que nous ne
possédons pas dans la vie réelle, dans l’objectif de duper, de tromper ou dans
tout objectif à fins petites, cela relève bien du subterfuge, du mensonge, de
la tricherie. Et dans les faits réels, rien ne change.
Mais lorsque l’exercice consiste à
prétendre afin de vivre mieux, d’être mieux, de s’améliorer ou de se forcer à
un certaine amélioration, à atteindre un certain niveau, lorsque l’objectif est
bien lié à une élévation personnelle et interne, et non aux regards extérieurs,
il s’agit d’un exercice profitable, enrichissant. Et dans les faits, il y a
bien une élévation intérieure, une réalisation de soi.
C’est par ce procédé que malgré des
diplômes et des profils apparemment incompatibles à certains postes ou
fonctions, certaines personnes ont fini par y évoluer avec maîtrise, au même
titre, voire parfois mieux, que d'autres personnes qualifiées pour le même
poste.
Car si les causes du « faire
comme si » sont différentes, les effets le sont aussi. ©
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